lundi 5 mai 2014

Soldats du Sud malgache morts pour la France lors de la Grande Guerre



Aux quatre coins de la France et dans quelques autres pays d’Europe, on peut découvrir dans des cimetières militaires et dans ceux d’hôpitaux, les tombes sobres mais bien entretenues de soldats malgaches morts au service de la France durant la guerre de 1914-18. Ces hommes ont quitté leurs familles et leur village pour ne jamais les revoir, après avoir vécu une difficile adaptation à un climat rigoureux dans un contexte d’effroyable violence.  Dans la plupart des cas, ces familles n’ont jamais su où et comment ils étaient morts : les données de la fiche militaire de ces soldats étaient souvent insuffisantes pour localiser exactement les parents, sauf au prix de longues recherches à l’image de ce qui s’est fait en Nouvelle-Calédonie et qu’il serait nécessaire d’appliquer à Madagascar. Seules quelques-une des dépouilles  mortelles ont été rapatriées, la plupart du temps dans des carrés militaires, alors qu’il aurait été indispensable de faire des funérailles  selon les traditions locales. Pourtant ces hommes sont morts avec bravoure, ils ont été unanimement appréciés par leurs compagnons et par tous ceux qui ont eu la chance de faire leur connaissance en France (nombreux récits). La victoire de 1918 leur doit beaucoup.  
Selon le site  Grande Guerre  et d’après la base de données de Mémoires des hommes, au moins 3744 soldats  malgaches ou personnel militaire (infirmiers) seraient morts lors de la Grande Guerre. On estime cependant qu’il y en eut bien davantage. Ils avaient été entre 30 000 et 40 000 à quitter Madagascar pour rejoindre la France et d’autres points du Globe où l’armée française était engagée, notamment en Grèce, en Serbie ou encore en Egypte. De nombreux soldats sont morts sur les navires qui les transportaient. La plus grande catastrophe fut le naufrage du Djemnah torpillé le 14 juillet 1918 par les Allemands au large de la Libye : 200 tirailleurs malgaches y périrent.

De tous ces morts, la majorité appartenait à l’infanterie (2499) et à l’artillerie (445). Ils faisaient partie de nombreux régiments d’outre-mer (infanterie coloniale) ou de métropole. Les plus célèbres furent le 12e et le 73e bataillon de tirailleurs malgaches. La plupart de ces soldats (environ 75%) sont morts de maladie (pneumonies, tuberculose, grippe, méningite, etc.) ou de blessures dans des hôpitaux de l’arrière ou directement sur le front. De nombreux autres ont été tués lors des combats dans lesquels ils ont été engagés. 
Pour le moment, on ne dispose pas de statistiques sur la part du Sud dans l’effort de guerre de Madagascar dans la Grande Guerre. Selon Gontard (1966), entre le 16 octobre et le 30 décembre 1916, il n'y eut que 0,1% d'engagés venant de la région de Tuléar. Le site « Tiraera » a l’avantage de nous proposer 512 fiches localisées de soldats morts. 10% de ces soldats morts sont originaires de la partie méridionale de Madagascar. Rien ne certifie cependant que cette proportion soit proche de la réalité.

A consulter : 
La nécropole de Luynes à Aix - Google earth

Le cimetière du Trabuquet à Aix - Google earth


2 commentaires:

  1. merci pour cette page d'histo-géo très intéressante.

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  2. C'est le minimum de ne pas oublier ce qui est le fondement solide des liens d'amitié entre les peuples français et malgache. Il serait utile que des jeunes s'investissent dans le travail de mémoire qui consisterait à retrouver toutes les familles dont un des membres est mort pour la France et y repose.

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