mercredi 30 avril 2014

La sylve à Lichens des hautes terres malgaches



En altitude (1400 - 1900 m), sur le rebord oriental des hautes terres de Madagascar, à la forêt ombrophile submontagnarde de la façade orientale, dénommée forêt à Mousses, succède une formation sclérophylle, très dense mais d'une dizaine de mètres de hauteur seulement. La pénétration y est malaisée. Il n'y a qu'une strate d'arbres mais ils sont fortement imbriqués, parfois tordus et pourvus de branches allant jusqu'au sol. Une des principales caractéristiques de ces arbres est d'être couverts d'épiphytes : des Orchidées, des fougères, mais plus encore de mousses en guirlandes organisées en manchons (Papilliaria africana, Pilotrichella isleana) et des lichens (Usnea plicata, U. articulata, U. hirta) qui drapent les branches. 
Les bambous (Arundinaria, Nastus notamment N. capitatus, le "bambou-liane") y forment de petits peuplements à peu près purs. Lianes et fougères arborescentes se mêlent aux arbres. Au sol, les Bryophytes et les fougères sont abondantes. Les premières s'accumulent parfois en tourbières de sous-bois sur plusieurs décimètres : ce sont des Hypnacées sur les sites drainés, des sphaignes sur les sites gorgés d'eau. S'y développent des espèces normalement épiphytes, comme des Orchidées, des Fougères et Peperomia. On voit même des lichens (Cladonia pycnoclada, Peltigera, Parmelia) sur les surfaces les plus sèches. Certaines familles sont mieux représentées que d'autres. Les palmiers se sont raréfiés quoique localement comme sur le Marojejy, au nord de l'île, ils puissent être nombreux.
La sylve à Lichens est un milieu très fragile, particulièrement du fait de sa sensibilité au feu, pendant les périodes sèches. Elle était encore récemment  l'objet de coupes de la part des fabricants de laro, un savon traditionnel fait à partir de cendres. Elle peut laisser la place à des fourrés monogéniques de Philippia comme on peut l'observer dans la région de Mantasoa, à l'est de Tananarive.
 
Référence :
KOECHLIN J., GUILLAUMET J.L. & MORAT P., 1974.- Flore et végétation de Madagascar. Vaduz, Cramer, 687 p.
 
Nastus capitatus, le "bambou-liane"


mardi 29 avril 2014

Les campagnes d'Imerina vues du ciel

L'Imerina ou pays des Merina, parfois traduit en Emyrne dans le passé, occupe une partie des hautes terres de Madagascar. L'espace accidenté qui s'organise autour des villes d'Antananarivo et d'Antsirabe, est marqué par de fortes densités de population rurale. Il grouille d'activités modernes et traditionnelles à commencer par la riziculture omniprésente circonscrite aux fonds de vallée, prospère en dépit d'altitudes supérieures à mille mètres. Il s'agit d'une des plus belles régions de l'océan Indien. Au coucher du soleil les couleurs marquées par le rouge deviennent complètement improbables. L'Imerina fascine. Il émerveille. C'est ce que tentent de montrer ces quelques photographies prises il y a quelques années à travers les hublots d'avions d'Air Madagascar. 



Photos J-M.Lebigre