mercredi 26 juin 2013

De la forêt Domergue à la réserve du PK32 - Ranobe

Charles Domergue, disparu en 2008, était un hydrogéologue reconverti sur le tard à l'herpétologie. Lors de ses nombreux séjours à Tuléar pour le compte du Muséum de Paris, dans les années 80, il arpentait courageusement le fourré xérophile. C'était à pied ou dans une improbable 4L, surtout de nuit et juste après les rares pluies de cette région subaride. Son terrain de prédilection était le PK32 sur la route de Morombe. On avait pris l'habitude d'appeler ce secteur "réserve ou forêt Domergue". Ce chercheur proposa en effet la création d'une grande aire protégée. En 1989, il reçut l'appui d'Olivier Langrand, célèbre ornithologue, travaillant alors à la direction du WWF Madagascar.
En 2008,  une réserve de 283 530 ha a été créée (arrêté de protection temporaire) qui couvre une grande partie de la région se situant entre le fleuve Manombo et le Fiherenana. Ses limites sont incertaines au regard des projets d'exploitation de l'ilménite par World Titanium. Il y a urgence, la végétation originelle disparait rapidement sous les coups des bûcherons fabricants de charbon de bois.

Les limites approximatives de la réserve
Au PK32 en 1984 : un monde aujourd'hui dégradé

Références :

Domergue, Charles, 1983.- Note préliminaire en vue de la mise en réserve de la forêt du PK32 au nord de Tuléar, Madagascar. Bulletin de l’Académie Malgache, 61: 105-114.

Gardner, Charlie J., Fanning, Eibleis, Thomas, Hannah, Kidney, Darren, 2009.- The lemur diversity of the Fiherenana-Manombo Complex, southwest Madagascar. Madagascar Conservation & Development, vol. 4, 1: 38-43.
 

mercredi 19 juin 2013

Il ne fait pas bon marcher les jours de pluie

Quand les gros ne respectent pas les petits. Il y a bien des lieux sur cette Terre où ce type d'arrosage engendrerait de mauvaises réactions de vengeance. Mais les Toliariens sont placides... et il pleut rarement. 



vendredi 14 juin 2013

Dans la vallée d'Andoharano près de Saint-Augustin


23°33'S, 43°46'E
Dans cette vallée entaillée dans le causse qui surplombe la rive droite du fleuve Onilahy, on peut voir de belles rizières. Elles sont cultivées par ces communautés rurales que l'on trouve le long du fleuve et qui sont composées non de Vezo ou de Mahafaly, mais davantage par des Masikoro et des Tanosy. Ces champs sont pour la plupart entourées de hautes diguettes sensées les protéger contre une marée haute de vive eau. On est en effet en limite du domaine tidal comme le montrent les efflorescences salines en limite des rizières. S'il y a exceptionnellement quelques Avicennia et Lumnitzera, la fougère Acrostichum aureum est abondante le long du petit cours d'eau né d'une résurgence surnommée "l'Aquarium". Autre élément du paysage : les dattiers. A l'origine, on en trouvait qu'à Tuléar et à Ankilibe, mais devant la réussite de cette plante qui s'accomode bien du climat subaride ambiant et de l'eau saumâtre de la nappe phréatique, on en a planté d'en bien d'autres endroits. 

Andoharano Google Earth 2009


vendredi 7 juin 2013

Amparihy, point de départ de l'insurrection de 1904-1905

23°58'S, 47°20'E
C'est à Amparihy Est dans la province de Farafangana, le 17 novembre 1904, que commença l'insurrection du Sud-Est. Le caporal Kotavy, tirailleur originaire de la région, rendu furieux par le comportement agressif et raciste de certains sous-officiers français envers la population antaisaka, tue le sergent Vinay connu pour sa brutalité, et incendie le poste militaire avant de se fondre dans la nature, exubérante. La révolte nourrie par l'hostilité à l'impôt et aux corvées gagne tout le Sud-Est et une partie de l'Androy. C'est une défaite pour  Gallieni qui a multiplié les erreurs ; il démissionne de son poste malgache en octobre 1915 après avoir maté la rébellion. Son successeur, Victor Augagneur sera assez sévère envers lui.


Amparihy, image Google earth, 2010

mardi 4 juin 2013

Le blason et la devise de Tuléar

Il n'y a pas de véritable tradition héraldique à Madagascar. Cependant pendant la colonisation, certains se sont amusés à créer des écussons et des devises pour les principales villes de la Grande Ile.
 Le zébu et le requin gueule bée ont été retenus pour Tuléar.
La devise : "Fiherena(na) no maha Toliara (Toliary)" veut dire "C'est le fleuve Fiherenana qui a fait Tuléar" et non "Le retour est marqué par le but atteint" (sic) !